The Best Awards Football : Les Awards de la polémique

26 sept. 2019 — Par Faysal BKR

 

La cérémonie de remise des trophées « The Best » a eu lieu ce Lundi soir à Milan devant un parterre d’amoureux du football oscillant entre stupéfaction, étonnement et sourire. Elle a vu la consécration plus ou moins attendu entre autres du gardien Brésilien de Liverpool Alisson mais aussi des absences intrigantes comme celle du Sénégalais Sadio Mané. Focus sur une soirée qui a soulevé plus de questions qu’elle en a donné des réponses.

 

Il suffisait de voir les nombreuses réactions en fin de soirée pour se rendre compte des interrogations qu’ont suscitées cette soirée des « The Best Awards ». L’interview déjà mythique de la légende camerounaise Samuel Eto’o n’a fait que ressortir certaines vraies premières questions. Un trophée allant à Lionel Messi chez les hommes qui succède ainsi a Luka Modric mais quid de Sadio Mané vainqueur de la Ligue des Champions, meilleur buteur de Premier League et finaliste de la Coupe d’Afrique des Nations ? Ou encore son compère d’attaque l’Egyptien Mohamed Salah à la saison plus ou moins similaire que le sénégalais mais qui comme le « galsen » ne finit pas sur le podium de ce prix. Les avis peuvent être divergents mais les questions restent quand même légitimes à poser quand on se rend compte de la saison des deux africains.

Dans le reste des résultats, le onze Fifa de l’année a été le plus étonnant au vu des nominations de joueurs comme Luka Modric ou Marcelo qui ont réalisés des saisons moyennes et qui eux-mêmes doivent être surpris de se voir à ce niveau. Ils sont accompagnés d’Alisson (Liverpool-Brésil), Ramos (Real Madrid-Espagne), De Ligt (Juventus-Hollande), Van Djik (Liverpool-Hollande), De Jong (Barcelone-Hollande), Hazard (Real Madrid-Belgique), Ronaldo (Juventus-Portugal), Mbappe (PSG- France), Messi (Barcelone-Argentine). La talentueuse joueuse américaine Megan Rapinoe a été élu « The Best » du côté des femmes quand la gardienne hollandaise Sari van Veenendaal auteur d’une très bonne coupe du monde a empoché le prix de meilleur gardienne. L’architecte du succès des Etats Unis a la Coupe du monde Féminine, l’entraineur Jill Ellis a remporté elle le prix de meilleur entraineur quand de l’autre côté le charismatique entraineur allemand Jürgen Kloop l’a gagné du côté des hommes. Le magnifique but du hongrois Daniel Zsori a été élu prix Puskas et est venu terminer cette soirée de récompense.

Des critères qui posent questions

Car les véritables questions qui entourent ces nombreuses récompenses football sont pour la plupart dues au manque de clarté des choix des gagnants, aux modes de vote qui parfois desservent certains joueurs. Le Prix « The Best » créé en 2016 et remis chaque année se fait sur la base de votes. Ils sont équitablement répartis entre quatre groupes : les sélectionneurs nationaux des associations membres de la FIFA, les capitaines de leurs équipes, un groupe de journalistes issus de ces pays et les supporters. Chacun des votes compte donc pour vingt-cinq pour cent du résultat final. C'est donc quand même fascinant, intriguant de voir un joueur comme Sadio Mané non récompensé ou nominé dans une équipe type au vu de sa saison. Ce sont donc à soixante-quinze pour-cent des personnes que l’on peut qualifier de connaisseurs, de pros du football et qui de fait devraient être capable de donner onze joueurs qui se sont illustrés sur une saison. Pourtant l’on est étonné par certains résultats qui ressemblent plus à des histoires d’affinités qu’a des votes objectifs. Est-ce que les sponsors font pression sur certains votes? Est-ce que la FIFA a besoin de têtes de gondoles identifiés partout dans le monde et du coup trop de stars compliquent la stratégie? Les affinités priment-il sur l’objectivité quand on sait la popularité de joueurs comme Messi ou Ronaldo ? Cela biaise-t-il logiquement certains joueurs qui ne sont pas représentés au niveau de la popularité ? Les votes communautaristes sont-ils la solution si l’on veut voir un jour les joueurs africains gagnant dans ce genre de prix ?

Cette dernière question soulève un aspect pas encore compris par de nombreuses personne en Afrique. Les joueurs africains, sélectionneurs ou journalistes ont pour la plupart primé des joueurs qui ne sont pas africains. En soit cela n’est pas mauvais car cela est leur choix personnel et probablement témoigne de leur objectivité. Cependant à niveau égal sur une saison avec un joueur non africain ne serait-il pas néanmoins concevable de primer un joueur du continent ? Quand on sait la difficulté de l’Afrique à être représenté au niveau mondial, une année ou des joueurs africains brillent autant ne devrait pas elle être récompensée par un grand titre ? Plus de 50 capitaines de sélection africaines ont voté et seulement 8 d’entre eux ont voté pour Sadio Mané ou Mohammed Salah en position 1. Les joueurs africains qui sont les premiers à dénoncer le rejet dont ils font l’objet dans les grandes récompenses déçoivent donc juste à travers ce genre de vote. Sont-ils consciencieux des enjeux de ces récompenses ? Quand on voit un joueur comme Sadio Mané être choisi en 1 par Lionel Messi, est-il logique qu’un joueur comme Aubameyang n’ai pas fait pareil ? Il ne faut pas s’en offusquer plus que cela certes mais cela reste étrange de voir ce genre de vote au fil des années. Les capitaines africains, les sélectionneurs de pays comme la Gambie ou le Mozambique ne mettent meme pas le sénégalais dans leur vote, cela pose des questions. 55 pays en Afrique qui seraient unis derrière leurs talents comme le font la majorité des autres pays ou autre continent donneraient clairement une autre représentation du football africain à l’international. Quoi qui se passe certaines questions resteront en suspens. Les africains sont-ils moins fort que les autres ou est-ce comme ça que les autres nous voient ? Sadio Mané a –il réalisé une saison 2018-2019 moins grande que Messi ? que Ronaldo ?

Une chose est sûre, le format et le mode de vote de ces trophées font que des joueurs comme Messi ou Ronaldo au terme des saisons seront toujours représentés dans les votes car ils représentent plus que de simples joueurs. Il faudra donc que la Fifa et les instances du football se rendent compte que ces formats de vote sont obsolètes et ne font que créer un certains fossés. Le footballeur africain lui progresse, évolue, et dans la foulée de Mané et Salah suivront énormément de joueur destinés à être dans les sommets du gotha européen. La barrière de verre se brisera, il faudra que le monde s’y fasse.

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